Aux XVIIIe et XIXe siècles, le Monde connaît une période de grands changements dans les domaines économiques, sociaux, culturels, ... Ceux-ci ont tellement bouleversé les sociétés de l'époque que les économistes ont parlé de "Révolutions industrielles".

Né en Grande-Bretagne, ce phénomène va se répandre en Europe, puis dans le monde, transformant les modes de production, le travail, les transports, l'organisation des sociétés, le paysage des villes, l'économie, les mentalités..., faisant entrer les populations dans l'Age Industriel.

En accord avec les programmes, le chapitre s'articulera autour d'une étude de cas, centrée sur le transatlantique Titanic, et qui conduira ensuite à une généralisation des thèmes étudiés.

En parcourant les pages du site, à l'aide du Menu et des flèches en bas de page, vous découvrirez, à l'aide des fiches d'activité, chacune des mutations provoquées durant l'Age Industriel. Attention : l'objectif n'étant pas de recopier les documents, vous devrez expliquer ces phénomènes avec vos propres mots. Vous devez également utiliser votre manuel pour les documents complémentaires.

Il est désormais temps de cliquer sur votre billet pour embarquer à bord du plus grand paquebot du monde, à la découverte de l'Age indutriel...

Moyenne

Document 1 : Photographie de la salle de sport située sur le Pont des Embarcations.

La salle de sport est équipé d'un cheval électrique, d'un rameur, et d'un vélo. Les passagers peuvent demander les services du coatch sportif du navire, T.W. McCawley. Le paquebot était également équipé d'une piscine et d'un cours de squash, situés au Pont G.

Document 2 : Photographie de Robert Spedden jouant à la toupie sous le regard de son père Frederick (photo du révérend Franck Browne).

Document 3 : La Presse du monde entier évoque le naufrage du Titanic, dès le 16 avril 1912.

► The New York Times du 16 avril 1912 / Petit Journal du 17 avril 1912.

Document 4 : Affiche du film "Saved from the Titanic".

Saved from the Titanic est un film d'Etienne Arnaud. Il est sorti dans les salles le 14 mai 1912, soit un mois jour pour jour après le naufrage du Titanic. A l'affiche, l'actrice Dorothy Gibson, qui a elle-même survécut au naufrage.

Document 1 : Les progrès de la science. 

Document 2 : La théorie de l'évolution de Darwin.

Naturaliste anglais, Charles Darwin (1809-1882) propose une théorie selon laquelle tous les êtres vivants présents sur Terre sont le produit d'une longue série de mutations génétiques. Il explique que la diversité des espèces et leur métamorphose en d'autres espèces n'est que la fruit d'adaptations et de la sélection naturelle. Cette théorie s'oppose à la pensée de l'Eglise, qui prétend que la Terre et les espèces qui la peuplent sont l'oeuvre de Dieu. Darwinn ajoute que l'Homme n'est qu'une espèce animale parmi les autres, la faisant remonter aux premiers singes. 

Document 3 : Lettre de Jules Ferry aux instituteurs (17 novembre 1883)

"Monsieur l'instituteur, [...] la loi du 28 mars [...] met en dehors du programme obligatoire l'enseignement de tout dogme particulier et place au premier rang l'enseignement moral et civique. L'instruction religieuse appartient aux familles et à l'Eglise, l'instruction morale à l'Ecole. Le Législateur [a séparé] l'Eglise de l'Ecole [pour] assurer la liberté de conscience et des maîtres et des élèves, de distinguer deux domaines trop longtemps confondus.

Document 4 : Le catholicisme social

"Le premier principe à mettre en avant, c'est que l'homme doit prendre en patience sa condition. Il est impossible que dans la société, tout le monde soit élevé au même niveau. C'est là ce que poursuivent les socialistes ; mais contre la nature tous les efforts sont vains. [...] L'erreur capitale dans la question présente, c'est de croire que les deux classes sont ennemies, comme si la nature avait armé les riches et les pauvres pour qu'ils se combattent mutuellement. [...] Dans la société, les deux classes ont besoin l'une de l'autre. [...]

L'ouvrier doit fournir tout le travail auquel il s'est engagé. Il ne doit point léser son patron, ni dans ses biens, ni dans sa personne. Ses revendications doivent être exemptes de violences. [...] Quant aux patrons, ils ne doivent point traiter l'ouvrier en esclave. Parmi les devoirs principaux du patron, il faut mettre au premier rang celui de donner à chacun le salaire qui convient. L'équité demande donc que l'Etat se préoccupe des travailleurs et fasse en sorte que, de tous les biens qu'ils procurent à la société, il leur en revienne une part convenable.

La théorie socialiste de la propriété collective est absolument à répudier. Que ceci soit donc bien établi : le premier principe sur lequel doit se baser le relèvement des classes inférieures est l'inviolabilité de la propriété privée".

Encyclique Rerum Novarum du pape Léon XIII, 15 mai 1891.

Document 5 : La Bénédiction des Blés, huile sur toile de Jules Breton, 1857, Musée des Beaux-Arts, Arras

Au XIXe siècle, la société française est encore majoritairement rurale et catholique. A la ville, le monde ouvrier ne fréquente plus l'église que pour les naissances, des mariages et les enterrements.

Brochure publicitaire de la White Star Line publiée en 1910. Destinée à promouvoir ses futurs paquebots Olympic et Titanic, la publicité dit : "Ces deux vaisseaux merveilleux ont été conçus de telle sorte qu'ils soient insubmersibles".

En juin 1911, le journal Irish News et le Belfast Morning News publient un reportage sur le Titanic. Vantant les compartiments étanches du navires ainsi que les portes électriques capable d'isoler de façon étanche un compartiment inondé, ils concluent que le paquepot est pratiquement insubmersible.

La même année, le magazine Shipbuilder parle d'un navire "pratiquement insubmersible".

En avril 1912, un passager demandant à un membre d'équipage si le Titanic était réellement insubmersible, celui-ci répondit "Dieu lui-même ne pourrait pas couler ce paquebot !".

Après le naufrage, la passagère Margaret Devaney expliqua qu'elle était "monté à bord du Titanic car elle était sûre que c'était un navire sûr", ayant entendu dire qu' "il ne pouvait pas couler".

Article du Daily Mail du 16 avril 1912.

"Mr. Franklin, vice-président de l'International Mercantile Marine, dont fait partie la White Star Line, a déclaré hier à New York : 'Nous sommes persuadés que le Titanic est insubmersible. Nous sommes absolument certain qu'il peut encaisser n'importe quel avarie. Même la proue enfoncée dans l'eau, il pourrait flotter indéfiniment [...]'".

Document 1 : Une dénonciation du libéralisme.

"Le banquier en veut toujours plus". (Le banquier américain J.P. Morgan caricaturé dans le journal Puck, février 1910)

Définition : Le libéralisme économique est une pensée qui est pour une totale liberté d'entreprendre

et qui refuse toute intervention de l'Etat dans le fonctionnement des entreprises, ...

Document 2 : Qu'est-ce que le socialisme ? 

"Le Parti socialiste est un parti de classe qui a pour but de socialiser les moyens de production et d'échange, c'est-à-dire de transformer la société capitaliste en société collectiviste ou communiste. [...] Le Parti socialiste au Parlement doit refuser tous les moyens qui assurent la domination de la bourgeoisie et son maintien au pouvoir [...].

Déclaration donnant naissance à la SFIO (Section Française de l'Internationale Ouvrière), ancêtre du Parti Socialiste, 1905.

Document 3 : Extrait du Manifeste du Parti Communiste

"Le développement de l'industrie, non seulement accroît le nombre des prolétaires, mais les concentre en masses plus considérables ; la force des prolétaires augmente et ils en prennent mieux conscience. [...] L'ouvrier moderne, loin de s'élever avec le progrès de l'industrie, descend toujours plus bas. [...] Il est donc manifeste que la bourgeoisie est incapable de remplir plus longtemps son rôle de classe dirigeante [...]. La société ne peut plus vivre sous sa domination, ce qui revient à dire que l'existence de la bourgeoisie n'est plus compatible avec celle de la société. [...]

Les communistes peuvent résumer leur théorie dans cette formule unique : abolition de la propriété privée [...].

Les communistes proclament ouvertement que leurs buts ne peuvent être atteints que la le renversement violent de tout l'ordre social passé. Que les classes dirigeantes tremblent à l'idée d'une révolution communiste ! Les prolétaires n'y ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à y gagner. Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !"

Karl Marx, Manifeste du Parti Communiste, 1848.

Document 4 : Les moyens d'action contre le capitalisme libéral.

Document 5 : Quelques lois sociales en France.

►1884 : Autorisation des syndicats.

► 1892 : Le travail des adolescentes (13-18 ans) est limité à 10h00 par jour. Le travail des femmes est limité à 11h00. Pour les deux groupes, le travail est interdit de nuit.

►1898 : Responsabilité du patronat dans les accidents du travail.

►1900 : Journée de travail de 10h00.

►1906 : Repos hebdomadaire obligatoire.

Thomas Ismay, puis sont fils Joseph, représentent, comme nombre d'industriels du XIXe et du XXe siècle, l'exemple même du libéralisme économique, c'est-à-dire une doctrine qui prône une totale liberté d'entreprendre et qui refuse toute intervention de l'Etat dans le fonctionnement des entreprises, ... L'objectif est simple : maximiser les profits en organisant l'entreprise comme les actionnaires l'entendent, avec une liberté entière sur l'organisation et les conditions de travail, les horaires, les salaires, ... 

Leur entreprise, la White Star Line, est associé à d'autres sociétés également dirigées par des libéraux : les chantiers Harland & Wolff, qui construisent les navires, ainsi que les différentes mines de charbon du Royaume-Uni, qui la fournissent en combustibles.

En mars 1912, les mineurs contestèrent leur condition de travail, notamment les salaires, et se mirent en grève afin d'améliorer leur sort, en tentant de faire pression sur leurs dirigeants et sur l'Etat. L'arrêt de la production dura pendant 6 semaines, menaçant le voyage inaugural du Titanic, prévu pour le 10 avril. Afin de pallier le manque de matières premières, la White Star Line transféra les réserves de charbon de ses paquebots à bord du Titanic, vidant ainsi en partie les cales de l'Olympic, de l'Oceanic et du Majestic.

Document 1 : Un quartier ouvrier de Londres (gravure de Gustave Doré, 1876) et un intérieur ouvrier.

Document 2 : Zola décrit le prolétariat dans Germinal.

Les chantiers Harland and Wolff lancèrent la construction du Titanic le 31 mars 1909. En 1862, l'entreprise comptait 150 employés. A l'époque du Titanic, 14 000 ouvriers furent mobilisés pendant trois ans pour achever le navire. 

La journée de travail commençait à 7h50, pour se finir à 17h30, avec une pause de 10 minutes de matin, et d'une demi-heure pour déjeuner. Les ouvriers travaillaient environ 49h00 par semaine. Un ouvrier gagnait £2 par semaine (ce qui était un bon salaire pour l'époque). Il avait deux jours de congés à Noël, deux jours à Pâques, et une semaine en juillet. Les Congés n'étaient pas payés.

Certains prolétaires d'Europe ont quitté leur pays afin de s'installer aux Etats-Unis, appelés par les sirènes de l' "American Dream". Les économies d'une vie étaient parfois nécessaires pour acheter un ticket d'embarquement, leur rang social les plançant obligatoirement dans la 3ème classe.

► Une cabine de 3ème classe, le salon et le fumoir.

Document 1 : Un intérieur bourgeois.

Document 2 : Zola décrit la bourgeoisie dans Germinal.

Les 1 324 passagers du Titanic étaient répartis en trois classes distinctes :

- la 1ère classe, qui regroupe la frange supérieure de la société,

- la 2ème classe, qui regroupe des passagers moins riches mais aisés quand même,

- la 3ème classe, qui réunit la majorité des passagers, la plupart pauvres, des émigrés quittant l'Europe pour s'installer aux Etats-Unis.

Chaque classe est séparée. Des grilles furent installées afin que les passagers de 3ème classe ne puissent pas accéder aux installations de 1ère classe.

► Les suites de 1ère classe B38 et B59, le salon de coiffure.

► Le Café Parisien, la Véranda, le Salon de Réception, la Salle à Manger.

► Le Grand Escalier, Les Ascenseurs, le Fumoir, le Salon.

Parmi les passagers de 1ère classe, se trouvaient certaines des plus grandes personnalités et fortunes de l'époque :

- Le Colonel John Jacob Astor IV : homme d'affaires américain, héritier de la plus riche famille des Etats-Unis au XIXe siècle, qui gère la fortune familiale fondée sur la finance et l'immobilier.

- Le Colonel Archibald Gracie : écrivain américain, officier, investisseur immobilier.

- Benjamin Guggenheim : héritier de la famille Guggenheim, qui a fait fortune dans l'industrie minière. Il épouse Floretta Seligman, fille d'un célèbre banquier. Il gère plusieurs industries et est Président de l'International Steam Pump Company, spécialisée dans les pompes à vapeur.

- George Widener : homme d'affaire américain, il hérite de la fortune familiale, devenant l'homme le plus riche de Philadelphie. Il dirige une compagnie de tramways, la Philadelphia Traction Company.

- John Thayer : homme d'affaire américain, héritier d'une riche famille de Pennsylvanie, il est vice-président de la compagnie de chemin de fer Pennsylvania Railroad.

- Charles Hays : Président de la compagnie de chemin de fer du Grand Tronc. Une des plus grandes fortunes de l'Illinois.

- Isidor et Ida Strauss : Né en Allemagne, Isidor Strauss est un homme politique et un homme d'affaire. Il est le copropriétaire avec sa femme des grands magasins Macy's.

- Margaret "Molly" Brown : Issue d'une famille pauvre, elle rencontre James Brown et part avec lui dans le Colorado. Ce-dernier trouve un filon d'or et devient millionnaire.